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L’auteur : le tout puissant de son œuvre


Qui n’a jamais rêve, un jour, d’être le tout puissant  ? Celui qui décide de tout, qui a le dernier mot, que personne ne contrarie jamais. Un être si exceptionnel qu’il en devient omnipotent. En une phrase, qui n’a jamais souhaiter devenir Dieu ?

Lorsqu’il est sujet de Dieu ici, il ne s’agit bien sur pas de religion. Mais plutôt d’un état d’esprit. Se sentir le seul maître à bord, décider de la vie, de l’avenir, du comportement, des décisions les plus personnelles d’une horde de personnes. Les contrôler de bout en bout, pour une durée infinie. N’avoir personne qui se dresse face à soi pour contredire…
Je ne parle pas d’une secte ou d’un gourou, mais de l’auteur de fiction. Tout droit sortie de l’imagination de son « concepteur », une histoire se déroule entièrement sous le contrôle de son maître, l’écrivain. La vie, la mort, la joie, la tristesse, le bonheur, le malheur… il décide d’absolument tout. Ses personnages essaient parfois d’évoluer de façon à changer leur destin, mais c’est peine perdue. Ils n’ont aucune chance d’y parvenir si tel n’est pas le bon vouloir de leur créateur.

L’écrivain est le seul, l’unique, à avoir droit de vie et de mort sur des hommes et des femmes. Pour tous les autres, cela s’appelle « tuer ». Pour lui, c’est « disposer ». Jamais personne ne remettra en cause ce droit, au nom de la liberté d’expression et de la liberté de pensée. Jamais personne ne condamnera un écrivain pour le sort qu’il aura réservé à ses personnages. Jamais personne ne le traitera de criminel. Jamais personne ne le haïra pour avoir laisser s’installer pauvreté, malheur et tristesse.
Seul l’écrivain peut donner naissance à quelqu’un en quelques mots. Lui seul peut faire grandir cette même personne de dix ans en quelques phrases. Lui seul, peut faire défiler toute sa vie le long de quelques pages. Il est le seul à pouvoir forger des légendes, à créer des héros, à pouvoir divertir le monde entier. Tout passe par lui et l’écriture.

L’écrivain est le tout puissant. Guidé par son imagination et par son amour de l’écriture, il est libre de tout. Du meilleur comme du pire. Son texte est un jardin secret dans lequel lui seul est autorisé à se plonger, où il est le seul à pouvoir écrire l’avenir et revisiter à sa guise le passé.
Il a le devoir d’y recevoir ses lecteurs, devant ainsi l’hôte de leur imagination. Mais ceux-ci devront se plier à son bon vouloir, et ne pourra jamais être que de simples spectateurs dans ce monde imaginaire à la si enviable et pourtant si difficile à créer.

Aujourd’hui une chose est certaine. Le seul Dieu qui existe en ce monde, pourfendant les religions et les interprétations de chacun, est l’écrivain. Nul autre que lui, aucune force supérieure, aucune volonté divine, ne le surpasse et ne le surpassera jamais. Car j’en ai la certitude absolue. L’écrivain existe et est celui qui se rapproche le plus de Dieu. Pourtant… Dieu n’existe pas.

Article diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-ND

Entre science et fiction


La science-fiction est un genre bien particulier puisqu’il se concentre sur ce que pourrait bien nous réserver l’avenir. Un avenir tantôt sombre, tantôt réjouissant. Un avenir chargé de nouveautés, de découvertes et de surprises. La science-fiction est un domaine qui offre à tout un chacun la possibilité de s’évader de la noirceur du monde actuel. Malheureusement, comme son nom l’indique, il ne s’agit de fiction… A moins que…

C’est vrai ce mensonge ? – Disons le tout de suite, je ne vais pas vous parler de voyage spatial ou de héros perdu à plusieurs centaines d’années lumière de la Terre. Non, ça je le garde pour mon prochain ouvrage.
Par contre, que diriez-vous de découvrir une pulsar, de participer à la modélisation de la Voie Lactée ou encore d’étudier le fond diffus cosmologique ? A moins que vous ne préfériez, par exemple, participer aux recherches et futures découvertes (?) du CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire) et du LHC, le plus grand accélérateur de particules au monde, capable d’accélérer la matière à une vitesse quasiment égale à celle de la lumière ?
Bien sur, me direz-vous, vous n’êtes ni astronome, ni scientifique, et encore moins physicien. Aucun problème. Du moment que vous possédez un ordinateur, peut importe que vous soyez bac -2 et technicien de surface ou bac +8 et docteur ès physique quantique. L’important n’est pas là. L’important est d’avoir envie de participer à sa manière à de possibles avancées scientifiques qui, dans quelques années, rapprocheront peut-être un peu plus la science-fiction de la réalité.

Pour ce faire, rien de bien compliqué. Allumez votre ordinateur (ce qui est déjà fait si vous lisez ces lignes), rendez-vous sur cette page (en français) et prenez un peu de temps pour vous informer sur les différents projets auxquels vous pourrez, si vous le souhaitez, participer. Ensuite, rendez-vous dans la rubrique « téléchargement » du site précédemment cité, et téléchargez et installez le logiciel BOINC. Pas de soucis, c’est libre, gratuit et tout à fait légal.
Si vous avez besoin d’aide pour le paramétrage du logiciel, rendez-vous sur le site de l’une des principales communautés francophone participant à de nombreuses recherches disponibles, l’alliance francophone. Là encore n’ayez aucune crainte, tout se fait dans la bonne humeur, c’est 100% gratuit et sans inscription nécessaire.

Et une fois installé et paramétré ? – Lorsque vous aurez choisi et rejoint le(s) projet(s) qui vous intéressent, votre ordinateur s’occupera de tout. Il téléchargera des unités de calcul pour le(s)dit(s) projet(s) et calculera jusqu’à en arriver à leur terme. Il renverra alors de façon sécurisée les résultats aux serveurs du/des projet(s) concerné(s) et des points vous seront accordés si lorsque le résultat sera validé.

Gnééé… – Développons un petit peu. Les projets proposés par sur la plateforme BOINC sont des projets de recherches menés par des grandes agences publiques et/ou Universités internationalement reconnues. Quelque soit le domaine du projet (Astronomie, Physique, Médecine, Biologie…), ce sont des recherches qui demanderaient plusieurs centaines -voir milliers- d’années de calcul à un seul ordinateur, aussi puissant soit-il. Le but de la plateforme BOINC est donc de créer un réseau regroupant des ordinateurs particuliers et professionnels du monde entier, afin de pouvoir mener ces recherches en quelques mois/années seulement.
Chaque ordinateur se voit confier des unités de calcul (d’infimes morceaux du projet dont il est question) et utilise sa capacité de calcul que vous n’êtes pas en train d’utiliser pour effectuer vos tâches quotidiennes pour résoudre cette unité de calcul. Selon la puissance de votre ordinateur, l’utilisation que vous en faites, le(s) projet(s) pour le(s)quel(s) vous lui avez assigné de travail et l’unité de calcul elle-même, le temps nécessaire pour mener un calcul à son terme peut varier entre quelques minutes et plusieurs heures. Bien sur, rien ne vous empêche d’éteindre votre ordinateur lorsque vous le souhaitez. Celui-ci reprendra alors son travail là où il s’est arrêté à l’occasion de son prochain redémarrage.

Vous avez parlé de points ? – A chaque fois que votre ordinateur terminera et renverra une unité de calcul aux serveurs du/des projet(s), un certain nombre de points -variable selon le projet, l’unité de calcul et la durée du calcul- vous sera attribué. Il ne s’agit là que de quelque chose de symbolique, permettant d’établir des classements entre les millions de personnes participant aux divers projets. Il n’y a rien à gagner, mis à par la satisfaction de participer à des recherches normalement inaccessibles au commun des mortels.

Mouai… et ça donne des résultats ? – Le World Community Grid (WCG), qui regroupe plusieurs projets à vocations médicales, a déjà mené à son terme plusieurs projets, dont un visant à découvrir des remèdes contre la Dengue. Aujourd’hui il offre la possibilité de participer à des recherches contre le SIDA, la cancer ou encore contre les maladies génétiques. De plus, l’ensemble des résultats des projets du WCG sont destinés à être rendus publics. C’est à dire qu’aucun laboratoire, groupe pharmaceutique, état ou autre, ne pourra se les approprier pour son seul et unique usage. N’importe qui sur Terre pourra s’en servir librement et légalement.
Pour en revenir à un plan plus « science-fiction », le projet Einstein@Home, qui recherche la présence de pulsars dans la galaxie, a déjà permis la découverte de plusieurs d’entre-elles, les deux dernières ayant été confirmées il a y à peine quelques jours de cela (anglais).
Après, chaque projet avance à son rythme. Peut-être que certains ne donneront jamais rien, mais ça il est impossible de le savoir à l’avance. Par contre, ce qui est certain, c’est qu’en ne menant aucun projet à terme, nous ne découvrirons rien du tout.

Et donc, concrètement, ça m’apporte quoi ? – Comme je l’ai déjà dit, cela vous apporte une forme de satisfaction personnelle que de participer à de tels projets. Peut-être cela ne vous apportera rien d’autre à titre personnel, mais imaginez que des maladies telles que le SIDA ou le cancer puissent être vaincues grâce à ces projets. Imaginez encore que le projet du LHC du CERN permettre de révolutionner la physique. Ou encore que le projet SETI permette la découverte de vie extra-terrestre… Ou autre chose. Imaginez si c’était votre ordinateur qui avait la chance de calculer l’unité de calcul « fatidique ». Celle qui ouvrait la voie à de nouvelles découvertes…

Bien sur, à l’heure actuelle il s’agit de science-fiction. Mais peut-être que dans 2 jours, 2 mois ou 2 ans, ce ne sera plus le cas. En seulement quelques heures de calculs, vous, votre ordinateurs, pouvez contribuer à réduire de plus en plus la frontière la science et la fiction, repoussant ainsi les limites de la sciences-fiction.

Liste des projets BOINC

Article diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-ND